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Abbaye Notre-Dame de Sorèze
Province de Toulouse (Tarn)
Diocèse de Lavaur
Réformée en 1645
Vers 754-758, Fondation de l’abbaye par Pépiner, roi d’Aquitaine. L’abbaye fut ensuite victime des Normands, des grandes compagnies et des guerres de religion.
Entre 1638 et 1645, la reconstruction de l’abbatiale a été entreprise et l’abbaye s’est affiliée à la congrégation de Saint-Maur, dont le premier prieur a été en 1645 don Antheaume. A partir de 1656, les travaux ne vont plus s’arrêter à Sorèze, les premiers sous me direction de dom Plouvier.
En 1776, l’abbaye devient École royale militaire.
En 1791 les bénédictins doivent quitter leur abbaye, mais celle-ci , sous la direction de François Ferlus, un ancien bénédictin, va garder sa fonction enseignante. Un des professeurs, le Manceau dom louis Barreau de La Touche, neveu du supérieur général de la Congrégation, dom Chevreux, devait être une des victimes des massacres de septembre en 1792.
L’ancienne abbaye est resté un lieu d’enseignement jusqu’en 1991. Aujourd’hui un hôtel et un musée-école font vivre l’ancienne abbaye de Sorèze.
L’ÉCOLE DE SORÈZE [1]
L’École de Sorèze, d’après une ancienne estampe.
ON aspect est trop profondément gravé dans le souvenir du Sorézien pour qu’il soit nécessaire d’en dépeindre la situation merveilleuse au pied de la Montagne Noire, et sa vaste étendue.
D’après une tradition appuyée sur les plus sérieux témoignages, l’abbaye de Sorèze fut fondée sous Pépin le Bref, en 709. Elle fut primitivement une de ces colonies religieuses et agricoles établies, avec tant de discernement, par les enfants de saint Benoît, au sein des plus beaux vallons de la France.
Ce ne fut qu’en 1682, le 12 octobre, que la maison d’éducation proprement dite fut inaugurée par les soins intelligents et actifs d’un religieux qui peut, à bon droit, être considéré et vénéré comme le premier fondateur de l’École : Dom Jacques Hody. Dès lors, elle prit un rang d’honneur à côté des grands collèges laïques dirigés par des religieux savants : Juilly, Tournon, Pont-Levoy, La Flèche, Brienne.
Le Séminaire, comme on disait alors, eut un tel succès que les nouveaux locaux devinrent insuffisants.
Le bénédictin Dom Victor Fougeras, savant d’une vaste et solide érudition, fut l’homme choisi par la Providence pour donner, en 1767, la dernière forme à une institution dont la renommée devait s’étendre dans toutes les parties du monde civilisé.
L’illustre Dom Despaux succéda à Dom Fougeras. Grâce à lui, Louis XVI donna à Sorèze le titre d’École royale militaire.
Favorisée par la protection libérale des États de Languedoc, l’École atteignit en peu d’années à l’apogée de sa gloire. En même temps que la noblesse de la province y envoyait ses enfants pour s’y former à l’honneur et à la science, grandissait à leurs côtés la jeunesse du Tiers-État, lequel, en Languedoc et dès avant 1789, ne se distinguait qu’à peine, comme l’a remarqué Augustin Thierry, du commun de la noblesse avec laquelle il vivait familièrement.
Ce premier âge de l’École fut une époque brillante. Ses exercices annuels étaient des fêtes élégantes et populaires, où l’on accourait depuis Toulouse jusqu’à Montpellier. Nul voyageur de distinction ne passait par nos contrées sans aller faire sa visite à Sorèze. L’empereur Joseph II et le comte de Provence, depuis le roi Louis XVIII, peuvent être nommés parmi les plus illustres visiteurs.
Louis XVI fondait à Sorèze cinquante bourses gratuites pour l’éducation de cinquante jeunes gentilshommes sans fortune, ce qui, dans les idées du temps, passait pour une mesure libérale. C’est alors que, dans les murs du même Collègue, se formaient en même temps, ignorants de leurs futures destinées, Henri de la Rochejacquelein, Andréossy, Caffarelli, Déjean, que des drapeaux opposés, quoique simultanément glorieux, devaient séparer un jour, et qui ne se distinguaient alors que par la pacifique différence du collet bleu et du collet rouge.
Cependant l’ouragan de 1789 se lève et appelle l’horrible tempête de 1793. Dom Despaux refuse le serment devant les commissaires Foulquier et Larroque-Labécéde, le 24 juillet 1791, et se démet de la direction de l’École, honoré des regrets des représentants du pouvoir oppresseur [2]
Introduction de Les Soréziens du Siècle, Imprimerie Edouard Privat, Toulouse 1902. Transmis par le président des Arts du Sor.
1645. D. Anselme Antheaume. |
1711. D Jean Bapt. Floirac. 1714. Contin. |
1648. D. Joseph de la Roque (adm.). |
1717. D. Jean Louis Floirac. |
1651. D. Grégoire Bandel. |
1720. D. Jérôme la Fevrière. |
1654. D. Bernard Boirie. 1657. Contin. |
1723. D. Dominique Lacoste (adm.). |
1660. D. Ildefonse Vigier. |
1726. D. Jérôme la Fevrière [3]. |
1663. D. Placide du Verger. |
1729. D. Jean Bouan [4]. |
1666. D. Pierre Bésiat. |
1733. D. Jérôme la Fevrière. 1736. Contin. |
1669. D..Paul Saporta. 1672. Contin. prior. |
1739. D. Dominique Lacoste. 1742. Contin. |
1675. D. François d’Isard de la Roche. |
1745. D. Jean Bapt. Bartet. |
1678. D. Jacques Hodi (adm). |
1748. D. François Bernard (adm.). |
1681. D. Michel Meaux [5]. |
1751. D. Jean Bapt. Bartet. 1754. Contin. |
1684. D. Paul Saporta. 1687. Contin. |
1757. Victor de Fougeras. |
1690. D. Gabriel Marchand. [6]. |
1760. D. Charles Lacroix. 1763. Contin. |
1693. D. Charles d’Isard. 1696. Contin. |
1766. D. Edmond Nicolas Despaux. |
1699. D. Louis Fuilha. 1702. Contin. |
1769. D. Antoine Masséna-la-Serre [7]. |
1705. D. Louis Ferrière. |
1772. D. Raymond Despaux. 1775. Contin. 1778. Contin. 1781. Contin. 1783. Contin. 1788. Contin. |
1708. D. Jean Paul Dusault [8]. |
Bibliographie
Pour comprendre Sorèze, une très belle étude, qui ne se limite pas à la période mauriste :
Marie-Odile Munier, Sorèze, une abbaye, une école, éditions Siloë, Laval 1999